samedi 15 décembre 2018

« Tout homme ou institution qui essaiera de me voler ma dignité perdra. »

Voilà un bon principe. A l’heure où des gueux osent se rebeller et vociférer contre des restes de repas que le Roi et sa Cour veulent bien octroyer généreusement d’un geste de dédain, allant jusqu’à remettre en cause les institutions (un crime de lèse-majesté irrémissible), le pouvoir local n’a cure de cette jacquerie improvisée et par instant truculente. Au besoin l’affichage sur les réseaux sociaux avec les uns le jour, les autres la nuit, permet de légitimer toutes les impostures. Ainsi, « les chiens aboient et la caravane passe ». Rien à voir avec le territoire nous direz-vous et pourtant…
La régression démocratique, nationale ou locale, la mainmise d’une oligarchie sur les principaux rouages qui fondent l’histoire de notre République, ne font plus guère de doute. Le règne de la ploutocratie bat son plein. Et il ne faudra pas trop compter sur le quatrième pouvoir pour le dénoncer, à l’exception notable de quelques initiatives individuelles aussi infimes au regard de la tâche à accomplir que néanmoins courageuses. Ce n'est pas nous qui avons créé la célèbre expression : « Un journalisme de révérence. » qui parle d'elle-même. Bien que nous lui préférions nettement cette autre expression traduisant une plus noble et ambitieuse mission du journalisme politique : « Satisfaire les affligés et affliger les satisfaits. » Ce qui a tout de même « une autre gueule » pour exercer un contre-pouvoir et laisser dévoiler une pluralité d'opinions. Bien que sans véritable consistance institutionnelle au regard des trois autres pouvoirs, le quatrième est souvent revendiqué, rarement exprimé de nos jours, en dehors d’effets médiatiques purement alimentaires. Un seul média officiel local présent sur le territoire ne facilite certes pas les choses pour la recherche de la vérité ou le regard critique, derrière la simple et nécessaire transmission des faits, nous en convenons. N’est-ce pas toutefois, in fine, le but recherché ?
Il semble que si le petit personnel politique suscite autant de défiance (justifiée ou non), il est difficile d'imaginer qu'une simple remise en question ne puisse le concerner, jusqu’à ses plus éminents représentants, ne serait-ce que l'espace d'un instant. Mais autant vouloir prêcher dans le désert. Les laudateurs les plus zélés ne diront pas le contraire. La toute jeune assemblée de l'Agglomération de la Provence Verte vient d'adopter son nouveau potentat, à la manière des meilleurs plébiscites électoraux de l'ère soviétique. Voilà un candidat unique désigné d’office par une Duchesse à ses vassaux, oint par un Cardinal et vierge des fourches caudines des électeurs. Et pour cause, ils ne se sont jamais rencontrés. Une fin annoncée depuis belle lurette, tout comme à Brignoles. Gueux, prosternez-vous devant l’Elu, ou n’en faites rien mais alors en silence. La caravane passe et la politique trépasse. Quelques fêtes, illuminations et vénéneuses fleurs de béton plus tard, les gueux cocufiés n’y auront vu que du feu.

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