mardi 27 mai 2014

Affaire Bygmalion ou la chronique du délitement de nos valeurs républicaines.

Jérôme Lavrilleux attend prudemment son élection (il est maintenant sous immunité parlementaire) avant de faire la moindre révélation. Il a toutefois affirmé qu'il ne se rangerait pas derrière cela pour répondre à la justice, mais rien ne l'y oblige et surtout il pourra le faire dans des conditions privilégiées.

Cette même personne nous explique qu'il n'était pas le seul à décider, mais que plus de dix millions d'euros de factures ont été payés indûment par l'UMP, sans que les principaux responsables en soient informés. Prendre les citoyens pour des imbéciles est décidément une grande constante en politique.

La campagne de Nicolas Sarkozy a été invalidée pour un dépassement de plusieurs centaines de milliers d'euros entraînant un "sarkothon" de onze millions d'euros (partie non remboursée par l'Etat) pour sauver l'UMP de la faillite, alors que l'ardoise réelle de la campagne comprenait visiblement un dépassement beaucoup plus vertigineux. Que vaut une telle élection, quand on sait que la commission des comptes de campagne est extrêmement pointilleuse pour l'élu lambda, quel message lui envoie-t-on ? Quel message pour les candidats arrivés derrière au premier tour, n'aurait-il pas fait mieux avec des conditions équitables ? Même le candidat arrivé en tête du deuxième tour peut s'estimer floué, peu importe qui.

L’avocat de Bygmalion, a reconnu qu’il avait attendu la fin des élections dans le but d'éviter à ses clients d'être accusés d'avoir perturbé l’élection. Certes, on comprend la démarche, mais on n'ose imaginer le résultat de l'élection pour l'UMP si tel n'avait pas été le cas.

Tout ce petit monde nous explique déjà : "vous savez ça coûte cher une campagne...", oubliant un peu vite que cette même génération d'élus a fait la loi actuelle et qu'elle est la même pour tout le monde. Hier ce fut l'affaire URBA avec le PS, aujourd'hui c'est l'UMP, demain un autre parti, peu importe ce sont nos institutions bafouées qui sont en grand danger et pourtant il existera toujours des donneurs de leçons de tous poils pour défendre l'indéfendable, pour excuser, du moment que l'habit de la respectabilité a été endossé ! Il faut croire que nous avons bien les élus que nous méritons, ce qui veut dire au fond que nous ne méritons vraiment pas grand chose... 

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