jeudi 24 juillet 2014

Transparence en eaux troubles.

Nous n'avons pu résister à aller jeter un coup d’œil aux déclarations des parlementaires, concernant la soi-disant transparence des élus. Bien entendu, coquins que nous sommes, le cas de Madame la Maire de Brignoles a attiré plus particulièrement notre attention.

Qu'avons nous trouvé, à vrai dire pas grand chose, notre élue est le parlementaire le plus pauvre de France ou presque. A sa décharge, elle n'a exercé aucune activité professionnelle connue, les seuls revenus provenant donc de ses mandats d'élue.

Tout de même une première remarque, puisque la déclaration est effectuée début 2013 pour une entrée en fonction au poste de député en... 2012. Vous et nous pensions que Madame la Maire avait été Député de 2007 à 2012, ce qui aurait dû nécessiter de mentionner les revenus afférents à la fonction durant cette période. Pas du tout voyez-vous, nous avons été bernés puisque Madame la Maire ne mentionne que ses revenus pour sa fonction de Vice-Présidente du Conseil Général. Elle n'était tout simplement pas là ! Tout cela est de toute façon bien anecdotique, car un Député ce n'est que ça :

Un traitement mensuel : 7 100 euros brut (indemnité parlementaire de base, de résidence et de fonction). En cas de cumul, le plafond (ne concerne que l'indemnité de base) est de 9 857 euros brut ou 8300 euros net. Le reliquat peut être reversé à l'élu(e) de son choix en toute discrétion, loi toujours en vigueur. C'est le cas pour notre Maire qui ne peut donc prétendre à l'indemnité de base en tant que Maire et Vice-Présidente de l'intercommunalité. Cela ne concerne toutefois pas les frais ou avantages afférents à ces fonctions...

Pour leur activité de parlementaire, les députés disposent en supplément : de l'indemnité mensuelle de frais de mandat (frais de représentation) : 6 412 euros,  d'un crédit informatique : 15 000 euros pour cinq années de mandat, d'un crédit mensuel pour la rémunération de collaborateurs : 9 504 euros. Viennent ensuite les avantages en nature : un accès gratuit au réseau SNCF 1ère classe, les taxis gratuits à Paris, le quota confortable de déplacements aériens, le forfait téléphone et courrier. Et la cerise : une allocation d'aide au retour à l'emploi pendant 3 ans pour assurer un revenu brut mensuel égal à l'indemnité parlementaire de base (députés non couverts par les Assedic), dégressive tous les 6 mois, avec en prime une retraite de député revue à la baisse en 2010, comptez tout de même 1 200 euros mensuels pour un mandat de cinq ans ! C'est grosso modo à peine moins que le montant moyen de la pension touchée par l'ensemble des Français après 40 ans de labeur. Cherchez l'erreur. Deux mandats et on double la mise, soit 2400 euros.

Nous allions presque oublier, chauffeur et voiture de fonction, dont bénéficie notamment la Vice-Présidente du Conseil Général toujours en exercice, grâce à un recours tombé à point nommé. Et nous ne parlons pas des déclarations de patrimoine, avant et après mandat, plus difficiles à obtenir et plus encore à vérifier. Nous ne parlons pas davantage du fait que toute cette transparence fait appel à l'honnêteté et à la bonne foi de l'élu quel qu'il soit, sans le moindre contrôle ou vérification, autant dire un vœu pieu à moins d'être d'une grande naïveté. Mais l'intention était louable.

Après ce constat, vous vous dites que toutes ces conditions avantageuses traduisent que les parlementaires doivent travailler comme des fous pour notre bien à tous et récompensent des personnes terriblement et automatiquement intelligentes, dont la probité est une vertu cardinale. Ce ne serait alors que justice. Oui, vous avez parfaitement le droit de vous le dire, cela n'engage que vous ! 

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