vendredi 21 octobre 2016

« Quand brebis enragent, elles sont pires que des loups ! » paraît-il. Proverbe français, paraît-il.

Nous demandons à vérifier. Nous vous avons présenté dans l’article précédent un scénario potentiel de retraite semi-active ducale, voici un second tout aussi potentiel. Nombre de parlementaires soucieux de leur cumul de mandats et des avantages qu'il procure, estiment vital, dès leur réélection en 2017, de s'attaquer d'arrache-pied à la première et seule préoccupation des Français : à savoir que des incapables puissent continuer à cumuler et s'enrichir sur leur dos !

C'est donc en toute sincérité et toute intégrité que LR propose le texte suivant à mettre en application par tous moyens, avant la date limite de mise en conformité de la situation du parlementaire avec la loi. Le temps de revenir ensuite aux bonnes vieilles magouilles destinées à enfoncer un peu plus le pays : L’article 12 de la loi organique n° 2014-125 du 14 février 2014 interdisant le cumul de fonctions exécutives locales avec le mandat de député ou de sénateur est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Toutefois, un parlementaire qui se trouve, à la date d’entrée en vigueur de la présente loi, dans l’un des cas d'incompatibilité mentionnés à l'article LO 141-1 du code électoral n’est tenu de faire cesser cette incompatibilité qu’à l’expiration de la fonction exécutive locale à laquelle il a été élu depuis la promulgation de la présente loi. En ce cas, les indemnités afférentes aux fonctions exécutives locales sont réduites et plafonnées. » Inutile de préciser que tous ne sont pas d'accord, ce qui laisse à penser que des parlementaires honnêtes, ça existe encore, nous n'en doutions pas. Autant dire qu'il va falloir faire le bon choix. Ce texte a toutes les chances de mettre le feu aux poudres. Nous parions qu'à l'issue des élections présidentielles, le gouvernement assez fou pour le mettre en application, se tirera de suite une balle dans le pied.

Ceci nous amène naturellement à notre deuxième exemple, encore au hasard comme il se doit : vous repartez en campagne pour sauver la poule aux œufs d’or que constitue votre fonction de parlementaire. Que ce soit pour travailler ou non n’a absolument aucun intérêt. Les bosseurs et les compétents ne sont pas mieux payés à l’Assemblée. Donc 7142 bruts mensuels (indemnité de base, indemnité de résidence, indemnité de fonction), Ajoutez-y un « chouilla » d’à peu près 5800 euros de frais de mandats. Ajoutez-y environ 9500 euros d’avantages, destinés notamment à rémunérer les collaborateurs, famille comprise. Ajoutez-y une indemnité de président d'agglomération de moins de 100 000 habitants, soit seulement 2800 autres petits euros, pour cause d’écrêtement qui n’existait plus dans le premier scénario ! Mais en croisant les doigts, car si le texte voulu par LR ne passe pas, c’est la « cata ». Il vous faut dé-mi-ssion-ner. Pas de panique, uniquement de la fonction exécutive, vous pourrez toujours continuer à grenouiller en sous-marin, en tant que conseiller, car vous aurez déjà bien verrouillé le système ! Ajoutez-y là aussi une belle retraite de conseiller général et vice-président de quelques milliers d'euros, après 26 ans (et même plus grâce à un recours mystère !) passés à essuyer les bancs de l'assemblée départementale ! Ajoutez-y que rien n'interdit de cumuler avec une fonction de maire (la proposition LR autorise tous les espoirs). Ajoutez-y là aussi, les frais de représentation opaques, les avantages en nature. Et c'est toujours le jackpot ! Alors, bienheureux ?

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