samedi 19 novembre 2016

La ploutocratie à coups de marteau.

Espace Gavoty : s’il ne fait aucun doute que le lieu honore le souvenir d’une personnalité extrêmement cultivée, talentueuse, captivante, éprise d’art et d’excellence, un homme aussi brillant en agronomie qu’en musicologie, en écrivain qu’en conférencier, on ne peut pas dire que les séances du conseil municipal qui s’y tiennent, soient au diapason. A croire qu’un concours d’insignifiance se déroule en cours de mandature, en vue de récompenser le membre municipal le plus talentueux dans le domaine.
Nous passerons sur la demande de démission de l’opposition vis à vis d’une élue condamnée par la justice. Un grand classique en France et tous partis confondus. On ne peut pas encenser les uns d’user d’un procédé légitime en fustigeant d’autres faisant de même, au seul prétexte qu’ils sont d’un bord politique opposé. D’autant que nous avons là une condamnation de pure forme, disons-le clairement. Le tout récent plaider-coupable à la française permet de se tirer d’un mauvais pas, à peu de frais. Le montant de l’amende sera même indolore au regard du patrimoine. Nulle peine de prison avec ou sans sursis, nulle sanction d’inéligibilité, autant de peines prévues par une loi pour laquelle Madame la Duchesse a bien entendu voté… contre ! Le masochisme n’étant pas le genre de la maison.
Que voulez-vous qu’il se passât, sinon un grand classique également, de concerts, d'abord d’indignation, puis de vertu outragée. Viennent ensuite les comparatifs avantageux en moralité douteuse. Le tout servilement joué par une cohorte de caudataires prêts à toutes les compromissions. Nous savions déjà en ces temps incertains, que la compassion allait facilement et plus souvent qu’à son tour à l’auteur d’un délit plutôt qu’à la victime dudit délit. Il faudra dorénavant vous marteler dans la tête que l’honneur ira aussi à l’auteur du délit. Le déshonneur convenant mieux à ses pourfendeurs, coupables de ne pas s’agenouiller, en bons devots, devant tant d’intelligence, de vérité et de pureté concentrées. Et honni soit qui mal y pense. « Une affaire privée » ont capté nos oreilles sidérées. Eh bien non, définitivement non ! La Haute Autorité ne saisit pas le Procureur de la République pour des affaires privées, mais concernant le domaine public.
La honte n’est plus de bafouer les lois de la République, de demander aux citoyens de s’appliquer une moralité et une exigence qu’on ne s’applique pas à soi-même, non la honte est de demander des comptes à des personnes grassement payées avec de l’argent public. Il existe des pays qui exigent et obtiennent de leurs élus une probité irréprochable, sous peine de devoir démissionner séance tenante, des sous-développés sûrement.

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