lundi 19 juin 2017

L’humilité n’est certes pas une vertu cardinale en politique.

Lu avec sidération, dans la presse locale : « La victoire de Geneviève Levy et de Jean-Louis Masson permet à la droite humaniste de résister dans le Var notamment sur le territoire de TPM. Leur victoire permet à tous ceux qui pensent que la politique est une affaire de conviction et de compétence d’espérer en l’avenir. Je suis très heureux, avec la victoire de Jean-Louis Masson, que le travail que j’ai pu accomplir pendant quatre mandats dans la troisième circonscription du Var soit ainsi récompensé. »
Examinons attentivement la situation : une presque septuagénaire et un sexagénaire bien sonné pour représenter l’avenir. S’agissant de l’avenir des retraités aisés, sûrement, les pensionnés ont d’ailleurs voté sans surprise à 60% au niveau national, contre moins de 35% pour les ouvriers et employés en activité. Les cadres se partageant à égalité entre votants et abstentionnistes. Nous imaginons sans peine que le littoral varois n’infirmera pas la tendance, voire l’amplifiera. Concernant plus particulièrement la troisième circonscription, la personnalité du candidat battu, au point que Mediapart s’intéresse tout particulièrement à lui, n’a pas non plus participé à décourager de potentiels électeurs, à moins que si…
La notion de « droite humaniste » est savoureuse, quand on constate le nombre de voix supplémentaires recueillies entre les deux tours, par le candidat élu, et qui proviennent bien évidemment du réservoir FN du premier tour. Ce parti regorgerait donc de voix humanistes, nous sommes contents de l’apprendre, tant la presse a dressé un portrait apocalyptique de ce parti et de ses électeurs. Nous sommes également contents pour LREM, dont les candidats, notoirement inconnus pour la plupart, seraient donc, ipso facto, illégitimes en tant que représentants d’une « droite humaniste ».
Examinons maintenant le volet de la conviction et de la compétence : la conviction des élus LR, nous commençons à fortement la connaître, elle est particulièrement proche de leurs intérêts, ceux de leur famille et de leurs amis. Quant à la compétence, il sera toujours facile de mettre en avant des qualités, dont le moins qu’on puisse dire à la lecture attentive des travaux effectués en assemblée, est que les varois ne laisseront nulle trace mémorable de leur passage sur les bancs du Palais.
Parler ensuite de son « travail […] récompensé », quand environ 60% des électeurs ne se sont pas déplacés, témoigne d’un sacré melon transformé en citrouille en guise de tête. D’autant plus, quand sa propre commune a nettement voté pour le candidat battu, au premier comme au deuxième tour. On ne peut pourtant pas reprocher au maire de Hyères (contrairement à nombre d’élus varois) une quelconque incapacité, une incompétence, le moindre déficit intellectuel, à la seule vue de ses antécédents professionnels. Seulement on peut penser très fort que l'exercice de la politique n’élève pas ou plus, il aveugle ou rabaisse irrémédiablement, y compris les plus aptes. Cela est bien dommage, mais il en est ainsi. La seule certitude que nous puissions avoir, est qu’à la présidentielle, la seule élection qui compte vraiment à leurs yeux, les électeurs avaient à cœur de dégager une caste qui se croyait intouchable. La tâche accomplie, ils ont tenu à exprimer tout le mépris que leur inspire ce que sont devenus notre système politique et ses représentants « émérites ». Avis aux amateurs, éclairés ou non.

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