lundi 7 juillet 2014

République française ou république bananière ?

Sortons un peu du microcosme brignolais, parce qu'il ne faudrait pas non plus laisser croire que tout va pour le mieux, une fois sorti du Comté de Provence. A l'heure où la presse fait ses choux gras des affaires politiques en cascade, nous avons trouvé extrêmement surprenant et choquant qu'une affaire contenant tout autant les germes d'un potentiel scandale à l'échelle nationale, ne trouve aucun écho ou presque dans les médias. Il s'agit pour ceux qui ont la mémoire longue, d'une affaire dont les premières racines ont poussé il y a maintenant pas moins de dix ans. C'est dire si le temps de la justice est long, bien long quand il s'agit d'instruire des dossiers sensibles. Car on ne nous fera pas croire que le manque de moyens est seul en cause.

Cela nous rappelle une bien étrange solidarité pour le moins déplacée entre Syndicat National des Journalistes, CGT et Syndicat de la Magistrature lors de l’affaire du mur des cons. Il s'agit bien entendu du procès du comité d'entreprise d'EDF-GDF devant le tribunal de Paris. Là aussi c'est du lourd : détournement de fonds, emplois fictifs, escroquerie, faux et usage de faux, abus de confiance, juteuses opérations immobilières, préjudice de plusieurs millions d'euros. Cerise sur le gâteau, EDF avait retiré sa plainte pour « absence de préjudice subi ». On croit rêver, mais personne n'est dupe, juste de quoi être écœuré.

Au final seize prévenus dont la CGT, la société du journal L'Humanité, une sénatrice communiste, comparaissaient en juin devant le tribunal correctionnel de Paris, accusés d'abus de confiance, recel ou complicité de recel. Un budget de 400 millions d'euros, cela suscite bien des convoitises. La Cour des comptes avait en son temps dénoncé des anomalies inquiétantes dans la gestion de cet organisme, sans plus de succès que pour tous ses autres rapports. Puisqu'en France, les rapports sont faits pile poil pour les tiroirs, c'est bien connu. Nous ne nous prononcerons pas sur le fond, le justice est là pour ça. Mais comment les citoyens pourraient-ils avoir confiance dans une presse qui pour des faits comparables, choisit qui fera l'objet de son intérêt et qui ne le fera pas. Dans ces conditions et comme on pouvait s'y attendre en l'absence de toute publicité médiatique intempestive, la montagne a accouché d'une souris avec des peines de 6 à 18 mois requises avec sursis. Tout ça pour ça ! La justice a peut-être gagné en sérénité dans son travail, pas sûr pour autant qu'elle ait été rendue ! On est même en droit de penser le contraire.

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