lundi 15 décembre 2014

"Donnez-moi quarante trous du cul et je vous fais une Académie française."

D'un expert en stupidocratie ! Il est d'usage et il est naturellement prévu par la loi de réserver un espace pour le droit à l'expression d'une opposition municipale légitimement élue, dans ce qu'il est convenu d'appeler le journal municipal. Le service communication de la mairie de Brignoles qui ne craint plus rien en matière d'enflure verbale a même rebaptisé le document "L'essentiel". D'essentiel on n'y verra décidément que l'art de la contemplation du nombril municipal, grâce à un manque d'imagination flagrant, mais passons, là n'est pas le sujet. Non le sujet, c'est d'abord le respect de l'esprit de ce droit. Ainsi quand une majorité se réserve une demi-page dans le seul but de répondre (très maladroitement et de manière très emphatique) à la communication d'une opposition qui l'indispose, alors que le seul objectif avouable du journal est de baratiner les administrés, de nombreuses pages étant disponibles pour ce faire, elle montre une étonnante étroitesse d'esprit et une mesquinerie absolues, traduisant sa faiblesse plutôt que sa force. Cela ne s'était jamais vu.

D'ailleurs cela commence fortissimo avec l'édito de Madame la Maire : je vous aime alors aimez-vous les uns les autres, Brignoles est magnifique comme vous les Brignolais êtes magnifiques, la campagne est belle sous un beau vol d'hirondelles, nous avons chassés des vilains (les prédécesseurs), et nous voilà les gentils (sinon quoi d'autre), dire du mal c'est pas bien alors que dire du bien c'est pas mal, soyez fiers comme moi Madame la duchesse suis fière de moi-même etc, etc... D'un édito à l'autre on sent le souffle épique d'une vision qui va nous transporter, où ? Nul ne sait, mais on verra bien, les promesses ça ne me coûte rien !

La conclusion en réponse à l'opposition municipale sera de la même veine : sans cesse sur le métier nous remettons notre ouvrage (ce sont bien les seuls qui y croient encore), foin d'arrière-pensées, nous prodiguons nos bons soins à la sueur de nos fronts, harassés de dossiers, l'échine courbée et la tête (alouette) bien baissée sur notre fardeau. Bien chers frères, il est mal de dire ce qui ne va pas, disons du bien, rien que du bien. Répétez-avec moi ce petit mantra : "Notre majorité qui êtes aux cieux, que vos élus soient sanctifiés, qu'ils me bénissent parce que j'ai péché. Je reconnais que j'ai péché en pensée, en parole, par action et par omission ; Oui, j'ai vraiment péché, c'est mal. Ne me laissez plus entrer dans la tentation, mais délivrez-moi du mal."

Puis vint le sermon sur la montagne : "Les nôtres (de priorités) sont de faire grandir Brignoles" ! Mais avant de prétendre faire grandir Brignoles et ses administrés, peut-être vaudrait-il mieux commencer par grandir soi-même... Pour cela, il faudra mettre du cœur à l'ouvrage, la tâche s'annonce rude !


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