dimanche 4 janvier 2015

Monsieur oui-oui ou les vicissitudes de la politique.

Que nous dit-on ? Monsieur oui-oui très agacé se répandrait, parcourant la région comme une âme en peine, parce que de vilains chenapans lui auraient chapardé son jouet ?

Son jouet ? A son âge ? Mais oui vous savez bien, la Duchesse lui avait dit, pour les prochaines cantonales ce serait lui, c'était réservé, c'était écrit. Les électeurs ? Mais une Duchesse elle s'en moque bien des électeurs, de Brignoles, du canton ou d'ailleurs et puis quoi encore ? Le respect des promesses ? Mais que voilà de vilaines et nauséabondes idées, les promesses n'engagent que les imbéciles qui y croient ! Une Duchesse ne s'arrête pas à ces misérables contingences, une Duchesse ça pique un caprice (c'est d'ailleurs surtout connu pour ça) et le serviteur (alias le préposé à la ventilation municipale) accourt, écoute et exécute. Sinon il retourne dare-dare au nettoyage du crottin municipal, mais il n'en a vraiment plus envie le bougre de faire une croix sur des émoluments dignes d'un Ministre. Chacun doit rester à sa place et les vaches continueront d'être bien gardées : elle décide même et y compris absolument n'importe quelle fantaisie qui lui passe par la tête et vous n'avez plus qu'à approuver même et y compris n'importe quelle ânerie, point final.

On vous résume, car la politique dans nos contrées ce n'est finalement pas si compliqué à comprendre, à condition de le vouloir.

En effet, Monsieur oui-oui, ayant chanté tout l'été, se trouva fort dépourvu quand la campagne fut venue. Plus une seule petite place de titulaire ou de suppléant. Il alla donc crier injustice chez la Duchesse sa voisine, la priant de lui trouver quelque place pour subsister jusqu'à la campagne nouvelle. Je vous paierai, lui dit-il, foi de promoteur immobilier, intérêt et principal. La Duchesse n'est pas magnanime ; C'est là son moindre défaut. Que ne l'avez-vous dit plus tôt ? Dit-elle à ce flatteur. Car une fourmi d'ancienne connaissance, nuit et jour à tout venant, travaillait d'arrache-pied à préparer sa candidature, ne lui déplaise. Ah l'ingrate petite fourmi, qui prétendait oser défier une Duchesse et son valet. L'affront était à ce point déjà fort inadmissible, quand un cuistre dont la prétention pensait-elle, ne pouvait décemment outrepasser celle d'un laquais, se mit en tête d'unir ses forces à celle de la petite fourmi. La Duchesse fort marri de tant d'ingratitude, dépassant assurément l'outrage à majesté, se demandait bien comment une fois de plus, rouler tout son petit monde dans une mélasse bien épaisse, dont nul ne pourrait se dépêtrer !

Nous ne sommes pas dans ces petits papiers, et pour tout dire nous nous en portons à merveille. Nous préférons toujours le pain à la brioche, ce n'est donc pas la peine de nous en faire apporter. De ce fait, comme vous, nous allons attendre le dernier caprice, puisque ici bas c'est encore le moyen le plus efficace pour faire de la politique. Vous ne saviez-pas ? Maintenant vous ne pourrez plus le dire !

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