vendredi 5 juin 2015

« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice. »

Excellente citation portée par Brignoles Provence Var et empruntée à l'inévitable George Orwell, visionnaire parmi les visionnaires ! Une fois n'est pas coutume, sortons un peu de Brignoles pour rejoindre la fabuleuse cité de Levallois-Perret où règne le seigneur et maître Don Corleone Balkany et sa comparse de toujours... Toute ressemblance, etc., etc. ...
Il ne faudrait pas imaginer que le mythique couple est rattrapé par une justice assoiffée de sang sur les murs, une communication destinée aux masses laborieuses. Il y a juste que les meilleurs avocats du monde traquant la providentielle anomalie de procédure, le plus petit alinéa à dépoussiérer, la moindre jurisprudence opportunément favorable, ne peuvent à tous les coups vider l’esprit de la loi de sa substance. Les plus anciens se rappelleront de l'homme de paille (déjà) Didier Schuller longtemps en cavale, avant de passer par une longue case prison, à qui le vénérable Charlie Pasqualito avait susurré un jour à l'oreille, accent corse inimitable à l'appui : "Didier (oups on ne l'a pas fait exprès), il faut que tu prrrennes des vacances" ! A l'époque, il fallait être propriétaire de sacrés "corones" pour ne pas en prendre... La machine infernale des projets immobiliers, des commissions et des rétro-commissions tournait à plein régime. Aujourd'hui après quelques dures années de prison, le brave Pignon-Schuller du dîner de cons des Hauts-de-Seine s'est remis à table, avec les juges cette fois.
Kafkaïen, la première adjointe a reçu 6000 euros de remboursement du fisc en 2012, disposition réservée aux célibataires, veufs ou divorcés, qui vivent seuls et ont un enfant à charge. De son côté le premier magistrat s'acquitterait royalement d'un peu moins de 3000 euros auprès du fisc, quand la seule rémunération de leurs employés de maison a été estimée par Bercy à près de 200 000 euros. Excusez du peu. Ne parlons pas du Riad de Marrakech estimé à 5 millions d'euros, officiellement propriété d'un ami de 30 ans et désormais ex-directeur de cabinet de la mairie de Levallois. Un heureux propriétaire qui avait la courtoisie de dormir à l'hôtel quand Monsieur et Madame prenait possession des lieux. On vous épargne tous les éléments de faste et d'opulence, c'est une litanie. Litanie aussi, les terrains bradés à des promoteurs triés sur le volet. Litanie également les paiements cash qui ne se justifient en rien, sauf à vouloir laisser le moins de traces possible...
D'aucuns parmi les élus et les habitants arguent qu'ils ont bien géré et qu'il faut trouver là, la raison de leur règne... Plus c'est gros plus ça passe, Levallois-Perret est la ville la plus endettée de France, très loin devant les suivantes immédiates. Une ville certes pas désagréable, mais tellement embourgeoisée et sans plus aucune identité. En réalité ici comme ailleurs, ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire est devenu l'opium du peuple. Calomnie évidemment, vous pensez bien que de braves et honnêtes gens comme ça, élus de surcroît, ne peuvent être qu'irréprochables. "Les yeux dans les yeux" disait Jérôme Cahuzac, pour le seigneur Balkany c'est un autre style : "Quand on n'a rien à se reprocher, on se sent bien". Il n'y a vraiment que de vilains empêcheurs de tourner en rond comme nous pour s'en préoccuper et chercher du poil sur les œufs. La commedia dell'arte qui entoure le "pschitt" des affaires Woerth ne va pas contribuer à la sérénité, il y aurait pourtant beaucoup à dire que de se draper dans l’outrance de la comédie humaine, le talent de Balzac en moins. Bien sûr pour faire bonne mesure nous aurions pu parler de Guérini, non pas « Mémé », l'autre, Jean-Noël. C'est vrai, mais là comme après un plantureux repas, vous avez les dents du fond qui commencent à baigner...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire