mardi 4 août 2015

L'art du mensonge politique ou l'éloge du mentir vrai !

Au-delà des querelles lancées par de « blancs chevaliers » (qui ne le sont pas davantage que nous, mais nous avons le bénéfice de le savoir), portés par leurs seules rancœurs et haines trop recuites, qu'ils pensent naïvement masquer sous le voile de sensibilités et de révélations en trompe l'œil, l'art du mensonge politique de John Arbuthnot et non Jonathan Swift à qui l'ouvrage est attribué, reste toujours autant d’actualité. Excepté que le talent des siècles passés a laissé progressivement place au cynisme, voire l’abjection et à une culture revendiquée de l’à-peu-près systématique, dès l’avènement de l’ère audiovisuelle.

Rappelons ce moment d'anthologie d'un expert de la communication et de la désinformation, « Plus un mensonge est gros… plus il a de chances d’être cru ! Mentez, mentez, mentez, encore et toujours, il en restera bien quelque chose... Je veux qu’on ne tourne actuellement pour les français que des films légers, superficiels, divertissants, mais stupides... Le peuple français s’en contentera sûrement ! » Joseph Goebbels, chef de la propagande nazie et accessoirement diplômé de philosophie et de psychologie. Détournées de leur esprit, ces dernières vont s’avérer de redoutables et implacables armes de destruction massive, grâce aux moyens technologiques.

Quand la fin justifie les moyens le mensonge devient licite, sitôt la fausseté identifiée comme la source potentielle de quelque bonne fin, devenant en quelque sorte une fausseté salutaire dans l’intérêt du peuple ! Mais quelle légitime entité peut définir ce qui relève de l’intérêt du peuple appelé abusivement « intérêt général » et dans lequel les intérêts particuliers sont trop parfaitement solubles ? Quelque farfadet, la cervelle gonflée telle une outre bien pleine, se donnera volontiers l’illusion d’être de cet acabit-là. Il n’en reste pas moins que « la » vérité restera dans l’agrément ou non que chaque individu entend donner en conscience, aux charges mensongères sous couvert d’information, qui lui sont débitées chaque jour un peu plus pour sonder son degré de naïveté. Les vérités que d’aucuns voudraient lui asséner et lui infliger manu militari, lui ôtant ainsi toute initiative, car on a déjà prédigéré pour lui les conclusions, montreront plutôt dans quel degré d’estime il est tenu par ses « protecteurs »…

Malgré tout, il serait malhonnête de laisser croire que le mensonge politique est l’apanage de ses principaux acteurs, le « bon peuple » a su lui aussi tirer avantage de cet art par la propagation de fausses rumeurs, n’ayant d’autres visées que de nuire à une réputation. Les faiblesses de l’être humain sont là pour rappeler qu’il serait vain de s’en référer à une vertu outragée (les élus se distinguent pourtant dans cet art). Seule la prudence, l’acuité du bon sens, une salvatrice curiosité (qui n’a nul besoin de regarder par le trou de la serrure) et le traitement par la raillerie sont des outils suffisamment adaptés au déferlement de stupidités que l’on souhaiterait nous administrer, que ce soit dans un sens ou dans un autre. L’insoutenable légèreté de l’être est à ce prix.

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