lundi 16 novembre 2015

« La guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage, l'ignorance c'est la force »

Mais uniquement dans « Le meilleur des mondes » !

Anéantissons une bonne fois pour toutes cette anti-culture sortie tout droit des abysses où nous entraînent pêle-mêle nos errances et nos angoisses faussement existentielles ; une pédagogie du néant ; une célébration systématique de l'inconséquence et de l'inconsistance ; un renversement des valeurs qui fondent une civilisation ; un abandon programmé de l'Histoire, ses fulgurances comme ses exactions, car elles demeurent notre patrimoine ; une éducation confinée depuis des lustres au rayon des pertes et profits ; une repentance érigée en unique modèle de pensée qui vaille ; un goût revendiqué pour le simplisme ; un consumérisme comme mode de vie non négociable.

Pour qu'il y ait conflit de civilisations, encore faudrait-il qu'il y ait une civilisation en face. Une civilisation Al Qaïda, que les experts (les vrais), pas ceux autoproclamés des plateaux de télévision, ne considèrent plus que comme des agglomérats contextuels de criminels opportunistes ? Une civilisation Daesh, que l'occident a lui-même engendrée sur les cendres encore fumantes de l'Irak, dans le sillage d'Al Qaïda en Afghanistan ? En réalité nous avons droit avant tout à un conflit de cultures. L’espoir d’un humanisme librement vécu, fondamentalement et viscéralement opposé à un obscurantisme dans sa barbarie la plus abjecte (l'anti-culture par excellence). Les victimes sont partout, mais les fils invisibles qui maintiennent la main du bourreau le sont tout autant. Il est grand temps de sortir de la douce torpeur dans laquelle nous maintient la facilité, mère de tous les maux. 

Condorcet l'avait déjà dit : « Même sous la Constitution la plus libre, un peuple ignorant est esclave. [...] Nous ne désirons pas que les hommes pensent comme nous mais qu'ils apprennent à penser d'après eux-mêmes. [...] Plus un peuple est éclairé, plus ses suffrages sont difficiles à surprendre. ». Le libre arbitre existe toujours, il s’agit désormais de savoir ce que nous souhaitons en faire et  d'exiger des gouvernants qu'ils cessent, là aussi une bonne fois pour toutes, d'enfiler les perles !

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