jeudi 3 décembre 2015

Quel mépris !

Quel mépris en effet pour l'électeur. Rien ne lui sera épargné. Le système des partis a anéanti toute forme d'espérance, faisant place nette à la traditionnelle leçon de bonne conduite, dont la stricte observation délivrera le brevet de citoyen responsable. Le précieux sésame, en revanche, sera décerné par des femmes et des hommes d'appareils, hors sol pour la plupart, qui prétendent briller de mille feux, mais ne sont ni coupables, ni davantage responsables de quoi que ce soit.
Le message est on ne peut plus clair : ne nous emmerdez pas, mettez le bon bulletin dans l'urne pour qu'on puisse continuer à vous rouler tranquillement dans la farine et pourquoi pas nous servir en toute impunité. Quand le jeu n'est pas troublé par l'orchestration de manipulations visant plus à éliminer qu'à soutenir ! Plus c'est gros, plus ça passe. Ce ne sera ni la première fois, ni la dernière (l'élection présidentielle de 1981 fut un modèle du genre).
Il y a bien longtemps que plus aucun maître à penser ne vient nourrir et enrichir le débat politique, à gauche comme à droite. A peine le pays vient-il de terminer une échéance électorale qu'il se retrouve pris au piège de la suivante avec son contingent de postures politiciennes. Incapables de remises en question, les politiciens espèrent toujours refourguer les vieilles recettes dans un emballage usagé.
Le matraquage s'intensifie grâce à un déluge de sondages, des scénarios pathétiques d'entre deux-tours, un parti pris médiatique, des soutiens censés apporter une soi-disant caution morale. Pour nous infliger une inconsistance des idées, le constat de la défaillance chronique des élus, un appauvrissement intellectuel et moral permanent, une culpabilisation larvée et rampante des esprits. En prime, on tente pour faire passer la pilule, de vous faire le coup de l'hypocrite émotion. A vot' bon coeur messieurs dames...

Eh bien les électeurs votent (ou pas) comme ils le souhaitent, ils pensent (ou pas) comme ils l'entendent et ils se choisissent (ou pas) les donneurs de leçon et les maîtres à penser comme ils le désirent. Ce prêt à penser ou à voter, bien propre sur soi, est peut-être bon pour des ganaches, pas des citoyens qui entendent ne pas ou plus se laisser manipuler, par des incapables, des sots ou des profiteurs.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire