vendredi 1 juillet 2016

Le cardinal de Richodel et madame la Duchesse épinglés au tableau d'honneur de la cour des comptes.

Comme nous l'avons déjà souligné à maintes reprises, il est vrai avec sarcasme et ironie, la cour des comptes (plus exactement sa petite soeur, la chambre régionale des comptes) n'y va pas par quatre chemins concernant la gestion de l'Odel, c'est moins drôle mais toutefois très officiel : « Les subventions (39 M€ - Il s'agit ici de la totalité des subventions du département aux associations) représentent un enjeu, notamment parce que certaines, relevant de la commande publique, sont irrégulières, ou du fait de rémunérations significatives des cadres dirigeants des associations qui en bénéficient. En dépit du contrôle opérant et efficace de la mission de contrôle de gestion externe (MCGE), le suivi des subventions allouées à l’association de séjours de vacances ODEL demeure insuffisant (4,6 M€). Le cadre dirigeant le mieux rétribué de cette association se situe dans le premier décile des cadres d’entreprises françaises bénéficiant des salaires les plus importants. » Bigre, quelle entrée en matière.

Rappel de l'effectif de l'association : 136 emplois permanents, nous qui pensions découvrir une quasi entreprise du CAC40, tant son directeur général semble être incommodé en marchant, par des proéminences insolites, sises au niveau de l'entrejambe. Pour son salaire en revanche, c'est un feu d'artifice, encore que la cour des comptes nous fait grâce des avantages et frais afférents, qui amélioreraient sûrement votre ordinaire, notre ordinaire. Si vous faites toutefois le rapprochement avec le cumul des trois plus hauts salaires du joyau des associations varoises, force est de constater qu'il n'est pas le seul à vivre chichement.

Rien que pour cette pépite d'association, le département a versé 20 millions d'euros entre 2009 et 2014, madame la Duchesse étant alors deuxième vice-présidente du conseil général, sans que ce dernier s'assure le moins du monde de « l'intérêt départemental de ses activités » ! A vrai dire, il est question d'argent public, donc d'argent facile, donc il va de soi qu'il est parfaitement inutile de contrôler quoi que ce soit.

Parachevant ce tableau quelque peu surréaliste, des mots bizarres ont été écrits par les auditeurs comme : « intérêt local discutable », attention il ne faut pas en déduire que les activités de l'association n'ont aucun intérêt, mais le fait que les liens entre les activités, les subventions publiques accordées et le statut associatif sont parfois bien étranges. Des « risques juridiques et financiers » potentiels existent, ce qui ne semble pas émouvoir le moins du monde notre belle assemblée départementale. Alors là, les bras nous en tombent, vraiment. Des élus aussi soucieux de la chose publique et tellement prompts à dénoncer des pratiques illicites, ce n'est pas possible. « Un suivi encore perfectible » semble étonnamment subsister. Doux euphémisme pour indiquer que les contrôles ressemblent plus à des journées portes ouvertes, qu'à une définition stricto sensu de la chose. Il est vrai aussi que nous voyons le mal partout, contrairement au conseil départemental peuplé d'âmes bonnes, généreuses et désintéressées. « Un déficit d'efficacité et d'efficience », mazette comme ces choses-là sont dites, tout cela pour expliquer qu'un certain dilettantisme administratif prévaut dans l'association. Volontaire ? Non volontaire ? Nous laisserons aux lecteurs le soin d'apprécier ce qui convient le mieux !

Pour terminer ce magnifique constat de la cour des comptes, « un risque de fausser la concurrence » est mis en exergue, nécessitant une lecture du code des marchés publics à tout le moins surprenante. Non ? Comme vous y allez-là ! Bien entendu, personne n'a rien vu, toute cette sombre affaire est un coup monté de la "faction séditieuse armée varoise" ou un autre truc du même acabit. Pensez-donc, dans le Var ? Justement nous y pensons vraiment très forts !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire