samedi 2 juillet 2016

Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

Le fonctionnement optimal de l'appareil judiciaire qui résiste encore, doit davantage aujourd'hui au courage, à l'honnêteté et au travail de magistrats et d'avocats plus pressés et épris de rendre justice dans le respect du droit, tout le droit, que d'avancement, de gratifications et de notoriété. Pourtant qui ne connaît cette sentence de Jean de la Fontaine composant une satire de la Cour pour mieux fustiger de méprisables travers de la société humaine ? Affichant sans illusion son pessimisme, il ironise sur l'hypocrisie, la flagornerie, la bassesse, les mensonges, les petits calculs minables et la bêtise ayant pignon sur rue dans les cercles de pouvoir, tout en raillant la naïveté et la complaisance des "sujets". Chacun devra balayer devant sa porte, seule change l'ampleur de la tâche à accomplir pour y parvenir, si tant est que nous le souhaitions vraiment.

Trouver le bouc émissaire dont le sacrifice sauvera la société, reste un grand classique au sein du pouvoir. Mais quand le véritable fléau, la peste actuelle, n'est autre que la gangrène qui pourrit lentement mais sûrement nos institutions ou nos valeurs, cela devient périlleux. D'autant plus quand des élus censés en être les garants, sont devenus les principaux artisans et bénéficiaires de cette infection ! Alors seules l'intégrité et la liberté doivent-être sévèrement punies, quand la duplicité et la servilité sont généreusement récompensées ! Les "puissants", grands ou petits, toujours roublards, feignent au moyen d'une habile simulation de se conformer à la morale et au droit, à grands renforts d'artifices, de promesses sans lendemain, de petites concessions arrachées, de relais institutionnels sous haute influence, pour au final s'exonérer eux-mêmes de toute faute devant un parterre de courtisans béats. Au besoin leurs meilleurs avocats auront tôt fait de noyer la justice, de la manipuler ou si besoin de l'acheter. L'argent public et un pouvoir presque sans limites le leur permettent. Le coup de bluff ne fonctionne pas toujours, mais bien (trop) souvent. Les plus cyniques et les plus veules sauront profiter des restes, les plus crédules continueront d'espérer en vain. A moins qu'ils n'en décident autrement.

Des justifications fumeuses, des décisions iniques, un contournement impudent des lois de la République, une instrumentalisation de la justice, un dévoiement des institutions, un verrouillage des instances décisionnelles, un asservissement permanent sont devenus notre quotidien politique... Il est grand temps d'ouvrir les yeux et de faire la différence entre ganache et pur-sang, entre médiocrité et excellence, entre promesse et réalisation, entre communication et résultat, entre profiteur et serviteur, bref entre l'habit du moine et le moine lui-même !
Sinon gare aux conséquences qu'ils ne paieront probablement pas, contrairement à vous, à nous...

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