lundi 7 novembre 2016

Une culture de l’excuse en guise de légion d'honneur.

Avez-vous remarqué combien la culture de l’excuse fait partie intégrante de l’arsenal à disposition d’un élu pour minimiser ou effacer ses manquements, ses errements, ses fautes, des plus légers aux plus graves ? Ni tout à fait coupable, ni vraiment responsable ou alors sur des papiers administratifs, pour que la grande majorité de citoyens, ne sache, n’entende ni ne voit. Un aveu de bien innocente et vénielle culpabilité en quelque sorte. La petite comédie du plaider-coupable ne trompera que les idiots. La procédure allégée consiste à proposer au prévenu une peine inférieure à celle encourue, en échange de la reconnaissance de sa culpabilité. Elle a vocation à désengorger les tribunaux des petits délits, pas à faciliter le classement des dossiers traitant de la probité des élus de la République. Elle peut aussi éviter opportunément des investigations complémentaires. Dans le cas d’un élu, il s’agit d’éviter à tout prix l’infamante peine d’inéligibilité qui remet toute une respectabilité en question. Qu’elle soit authentique ou largement contrefaite, seul compte le résultat. Sachant que la prison est surtout là pour accueillir les misérables qui n’ont pas accès aux grands cabinets d’avocats ou en dernier ressort les personnes devenues dérangeantes, dans un système qui ne supporte ni les électrons libres, ni les plus capables.

Avez-vous remarqué combien les courtisans, flagorneurs et autres profiteurs dont la morgue n'a d'égale que le narcissisme conjugué à autant de vacuité, font feu de tout bois pour jouer les redresseurs de torts ? Alors même que certains n’hésitent pas à décerner des brevets de moralité entachés de leurs meilleures turpitudes. Trop d’intérêts à préserver, quoi qu’il en coûte, sont en jeu. Ils s’acharneront à vous persuader du contraire, ne fût-ce que pour prix bradé de leur insignifiance. Dans ce monde là on va à la messe et à confesse, comme vous iriez chercher votre baguette de pain quotidien ! Aucune retenue, d’ailleurs en la matière le pire reste souvent votre meilleur ami. Il ne saurait connaître aucune limite.

Avez-vous remarqué combien l’exigence d’éthique, d’intégrité reste inversement proportionnelle au niveau du statut social consacré (nettement plus "con" que "sacré" en vérité) ? Plus ce dernier est élevé, moins l’exigence sera contraignante, pour atteindre à l’extrême une contrainte quasi inexistante. Il suffit d’aller faire un tour dans les prétoires pour constater avec quelle condescendance le citoyen lambda est traité, quand son homologue notable ou mieux encore élu sera considéré avec une ardente déférence. Ce n’est certes pas systématique, mais nous n’en sommes pas très éloignés.

Pourtant, aussi surprenant que cela puisse paraître, la culture de l’excuse, est celle qu’on refuse aux chômeurs, aux exclus ou aux pauvres sans distinction. Ne dit-on pas au fond, que la grande majorité des gens va vers ce qu'il y a de plus économique. En effet, rester riche coûte indubitablement plus cher que rester pauvre. Aucune excuse à avoir pour les plus défavorisés. La culture de l’excuse doit rester la chasse bien gardée d’une caste médiocre, ploutocratique et pernicieuse. Aussi, lui accorderons-nous volontiers ce privilège, avec joie, une fois n'est pas coutume !

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