samedi 15 avril 2017

La morale, quelle perte de temps !

Pourquoi tant de citoyens, à Brignoles ou ailleurs, raillent-ils toute quête de vérité et de justice, quand elle a pour effet de battre en brèche des certitudes bien établies ? Tout simplement parce que les uns ne désespèrent pas d’accéder eux aussi au pouvoir et aux privilèges, quand d’autres plus nombreux souhaitent en profiter, à protéger leurs intérêts ou à les développer. Nous ne comptons pas ici les blasés, les cyniques et les simples d’esprit. Seulement la gangrène commence toujours tranquillement, pour finir inexorablement dans la puanteur et la mort, à moins de se débarrasser rapidement des parties infectées ! Imaginez une commission chargée de définir les règles en matière de moralité et d’éthique, co-présidée par Balkany et Cahuzac, où l’on retrouvera Fillon, Strauss-Kahn, Guérini, Le Pen, Tapie pour les plus célèbres, mais la liste serait bien longue. Remarquez que nous pourrions tout aussi bien supprimer de notre vocabulaire, les mots, morale, éthique et tous ces concepts d'un autre âge qui encombrent les consciences politiques, certains en rêvent déjà. Mais ne vous faites pas d’illusions, la grande majorité d’entre nous ne profitera nullement du vide. L’absence de morale, d’éthique, de probité, d’intégrité ne vaut pas pour les manants que nous sommes.

Nous sommes abreuvés d’éléments de langage politique avec pour conséquence d’aller voter en idolâtre ou en se pinçant le nez pour les plus lucides, voire ne pas le faire pour les plus dégoûtés. Un nombre toujours croissant de citoyens ne se satisfait plus du système politique actuel, soit, mais tant qu’il servira en l’état les juteux intérêts d’un petit nombre, il n’est pas prêt de changer en continuant de véhiculer les niaiseries et fadaises que représentent les expressions de type « vote utile », « front républicain », « moi ou le chaos », « le moins pire », « ça a toujours été comme ça », « les autres c’est pas mieux », « le système », « l’anti-système », « le meilleur programme », « l'apocalypse économique » pour alimenter autant d’écrans de fumée que nécessaire. Le chaos ne vient jamais de l’absence d’un ou d’une « indispensable » surtout quand il est auto-revendiqué, il vient toujours de nous. Selon la formule prêtée à G. Clémenceau « les cimetières sont pleins de gens irremplaçables, qui ont tous été remplacés. » Et la planète continue pourtant de tourner. La corruption ne saurait être un mal nécessaire ou une fatalité. Nos valeurs figurent au fronton de toute mairie et pas seulement pour l'esthétique, mais pour rappeler à tous, ce qui a fondé l'avénement de la République Française. Exprimant un subtil équilibre toujours difficile à obtenir entre « à chacun selon ses mérites » et « à chacun selon ses besoins ». Il a pourtant longtemps servi de modèle aux quatre coins de la planète, avant de servir de paillasson à nombre de ses représentants élus. Des élus qui confondent de plus en plus « servir » avec « se servir ». Des élus qui savent que paraître est une condition nécessaire et suffisante en politique. Donc des élus toujours « bon chic, bon genre », un critère important pour continuer de séduire la catégorie qui vote le plus massivement et la plus paniquée par les changements de l’ordre établi, même défaillant, surtout s’ils les concernent : à savoir les plus âgés et les plus aisés, héritage des années fastes. La bonne nouvelle reste que l’ordre et l’harmonie naissent du chaos, une autre manière de dire que la lumière jaillit toujours des ténèbres (au sens scientifique et non biblique), alors s’il faut absolument en passer par là, qu’il en soit ainsi, nous verrons bien…

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